Ingrid Schutt est membre de Global Outreach Doctors
Organisme humanitaire offrant un secours médical dans le monde.
Ingrid Schutt sur Global Outreach Doctors.com
Article d’Ingrid publié sur Global Outreach Doctors.com sur la mission au Népal avril-mai 2015
Deux missions m’amènent en Haïti pour ce second séjour ; soigner avec l’homéopathie dans les villages de tentes et les rues, et aider Dayamrita, le représentant de Amma, à mettre sur pied l’orphelinat La Maison des Enfants d’Amrita en Haïti. (amma.org )
Je suis rentrée de ce séjour en Haïti le 31 mars dernier et j’ai tant de choses à vous raconter. Essentiellement, la force inestimée de l’homéopathie me surprendra toujours. Combien on se leurre à croire qu’il s’agit d’une médecine imaginaire ou pour soigner les petits rhumes!
Avant de partir, comme avant chaque départ en Haïti ou en Inde, mes patients, amis, sont d’une grande générosité.
J’ai récolté vos dons de livres pour Valentina. Elle était ravie de les recevoir et vous dit merci du fond du cœur. Comme Valentina a une soif d’apprendre à faire plaisir à tous les professeurs d’ado, elle choisit parmi les livres que je lui apporte les livres éducatifs et laisse les bandes dessinées pour plus tard. Une aide financière importante d’une amie lui permet de reprendre l’école.
Homéopathie
Mon travail se déroule essentiellement dans les rues de Port-au-Prince et dans les villages de tentesu où vivent les gens qui ont perdu leur demeure dans le tremblement de terre.
Nous allons dans le village de tentes de Rico. Les gens y cuisinent au charbon à l’intérieur de leur tente, dans un espace clos. À peine entrée dans une des tentes, la fumée me brûle les yeux et la gorge. Je supporte à peine l’état de l’air ambiant. La tente est sous la fumée qui ne semble déranger personne à part moi. Évidement, plusieurs développent des bronchites, des irritations aux yeux que l’on soigne en homéopathie. Je leur explique l’importance de soulever les tissus et d’aérer la tente pendant la cuisson.
Dans le premier village que je visite, on remarque que tout le monde a la diarrhée. Des épidémies de diarrhées, crampes, vomissements s’installent. Toute la communauté de villages visités souffre des mêmes symptômes.
Je mets quelques granules dans un gallon d’eau qui sera distribué à tous les membres du village.
On enlève les chaussettes pour vérifier la température des pieds. Il fait une chaleur torride et il a les pieds glacés malgré la fièvre. Ce symptôme confirme vite le remède dont il a besoin.
Dans les villages de tentes, les enfants demandent à rentrer à la maison.
Les parents consolent les enfants de leur mieux face à la réalité que leur maison n’existe plus.
Une ambiance vraiment sympathique et décontractée.
Tout le monde vient chercher ses granules. Même la mémé du village.
Photo Eileen Torpey
Un des avantages incroyables de l’homéopathie, c’est que l’on peut diluer le remède dans une bonne quantité d’eau. Quelques granules dans un gallon que l’on secoue vigoureusement et une gorgée de cette eau équivaut à une dose du remède. Difficile à croire, n’est-ce pas? Et bien moi aussi j’en suis encore renversée parfois, mais ça marche! L’homéopathie est très peu coûteuse. Certainement une des raisons pour lesquelles elle est aussi contestée. Les apothicaires de l’époque de Hahnemann étaient furieux lorsque ses patients passaient chercher quelques granules plutôt qu’une panoplie de plantes et de sirops comme à l’habitude.
Bref, grâce à la générosité de la nature de l’homéopathie, tout le village aura droit à une dose et à un gallon d’eau afin de répéter les doses au besoin. On soigne et on prévient les diarrhées à la fois.
Après quelques heures de consultation, les premiers patients me disent déjà se sentir mieux. Arsenicum est un excellent remède pour l’épidémie qui débute.
Une dame se sent étourdie, nauséeuse et fiévreuse. Avec de l’aide, elle marche jusqu’à moi et vient s’asseoir auprès de moi. Cela fait des semaines qu’elle a des diarrhées abondantes, qu’elle se sent mal, elle a peur de mourir. Quelques minutes après sa première dose d’un remède pour l’affaiblissement à la suite de pertes abondantes de liquides, elle me dit se sentir nettement mieux. Elle peut marcher, n’a plus de vertiges, son regard est clair. Au cours des prochains jours, elle prendra Arsenicum avec les autres afin de soigner la diarrhée.
On me raconte les symptômes que Laurel traduit.
Encore beaucoup de diarrhées, la nuit, douleurs brûlantes au ventre, avec anxiété, agitation parfois.
Pas d’eau potable et nourriture probablement insalubre. Il faut encore donner Arsenicum en grande quantité, et à tous. Quelques infections de plaies, irritations aux yeux par la poussière, et autres troubles chroniques. Je leur laisse des granules.
Tant pour soigner que pour prévenir. J’aimerais pouvoir distribuer Arsenicum en plus grande quantité car cela semble vraiment être un génie épidémique en ce moment. (Remède pour l’épidémie) Malheureusement, on manque d’accès à l’eau.